d’après mussorgsky
performance pour pianiste et 10 artistes visuels
prochaines dates
jeudi 11 septembre
vendredi 12 septembre
samedi 13 septembre
dimanche 14 septembre
il faut imaginer deux amis dans la Russie du XIXe siècle
un peintre et un compositeur : viktor hartmann et modest mussorgsky
qui s’admirent mutuellement
et discutent d’art, de musique, d’architecture.
certains soirs, le peintre doit s’appuyer à un mur
il est pâle
essoufflé
(il y a des signes qui ne mentent pas, mais que personne ne prend au sérieux)
le peintre meurt d’une rupture d’anévrisme
en juillet 1873.
mussorgsky est bouleversé par cette disparition qui déchire le réel.
il plonge dans une tristesse démesurée
vive
sans fond
des jours
des nuits
à se demander pourquoi
les mois passent.
une exposition rétrospective est organisée à Saint-Pétersbourg
réunissant les œuvres du peintre disparu trop tôt.
mussorgsky la traverse en retenant son souffle.
les mois passent.
le compositeur revisite en pensée l’exposition.
dix tableaux s’imposent à lui
dix tableaux parmi les 400 œuvres de la rétrospective.
en juin 1874, presque un an après la mort du peintre :
il commence à aligner des notes.
“ viktor hartmann bouillonne “, écrit mussorgsky
son absence devient une obsession, il compose avec frénésie
il transpose en mouvements ses souvenirs des tableaux
leur donne la forme d’une pièce pour piano seul
dans laquelle on suit un homme en deuil
qui se promène à travers ce qui reste.
c’est un hommage funèbre au travail de viktor hartmann :
un musée musical.
mussorgsky achève les tableaux d’une exposition en juillet 1874
en trois semaines
seulement.

150 ans plus tard, presque jour pour jour
un pianiste rencontre 10 artistes visuel·les
de pays, de générations, de médiums différents.
il leur commande une œuvre pour chaque tableau musical.
la carte blanche comporte une seule règle :
ne pas regarder les tableaux de viktor hartmann
plutôt : écouter les tableaux transposés en musique
et interpréter cette musique en une forme visuelle.
d’après mussorgsky sont les nouveaux tableaux d’une exposition
à travers lesquels déambuler.
dix œuvres visuelles : manifestations fantomatiques d’une amitié freinée
qui réinventent ce qui a disparu
et un pianiste qui interprète la partition de mussorgsky.
écoutez, pour voir
soline asselin
artistes plasticien·nes et oeuvres précédentes
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aya bennacer
algérie | huile sur toile
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suède | acrylique sur bois
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allemagne | cyanotype
adeline caron, scénographie
Née en 1975, Adeline sort diplômée en 2000 de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. Depuis, elle travaille en tant que scénographe et costumière pour le théâtre et l’opéra, notamment pour Marcel Bozonnet, Louise Moaty, Pierre-Yves Chapalain, Lelio Plotton, Julia de Gasquet. Elle débute en 2004 une longue collaboration avec Benjamin Lazar en France et en Allemagne (notamment Cadmus et Hermione, Cendrillon à l’Opéra Comique, Riccardo Primo au Staatstheater Karlsruhe, Pelléas et Mélisande au Malmö Opera, Pantagruel, La Traviata / vous méritez un avenir meilleur au Théâtre des Bouffes du Nord, Donnerstag aus Licht de Stockhausen, Written on Skin et Le Vaisseau fantôme à l’Oper Köln, Orfeo à l’Opéra de Montpellier).
Elle est nominée en 2014 pour le Molière de la Meilleure Création Visuelle. Lauréate en 2017 de l’Aide à la création d’Artcena en dramaturgie plurielle pour 5 semaines en R.F.A./1952. Depuis 2012, elle est également scénographe d’expositions, notamment pour le Musée d’Histoire Naturelle de Lille, la Bibliothèque Nationale de France à Paris, le Musée d’Orsay. Elle enseigne en Licence 1 à la Faculté des arts et lettres d’Amiens depuis 2019.
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